Reconstitutions corono-radiculaire coulées : pronostic

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Information dentaire

S’il est admis que les reconstitutions corono-radiculaires coulées (RCRC) ne renforcent pas la structure dentaire, il n’en demeure pas moins qu’elles sont les seules techniques de restauration acceptable lorsque la destruction tissulaire atteint une situation sous-ginvivale qui rend aléatoire toute technique de collage, ce qui est souvent le cas. Malheureusement, peu d’études cliniques prospectives sur la survie à long terme de telles restaurations sont disponibles et encore moins portant sur un nombre de cas élevés. Les études rétrospectives sont plus nombreuses, mais leurs résultats contradictoires.

Le but de la présente étude, rétrospective, était d’évaluer à plus de 10 ans la survie de la dent, et non de la restauration.

Toutes les RCRC (n = 717) mises en place dans une clinique universitaire entre janvier 1992 et juin 2011 ont été évaluées. La moyenne de survie était de 13,5 ans. Une durée significativement réduite a été observée lorsqu’il s’agissait de canines (11,5 ans), de prémolaires (13,4 ans) par rapport aux molaires (14,1 ans), en l’absence de dent adjacente (10,6 ans) contre en présence d’au moins une dent adjacente (13,8 ans) et dent support de prothèse amovible (12,5 ans) contre dent support d’une couronne unitaire ou d’un bridge fixe (13,9 ans). La plus faible durée de survie a été observée dans la situation de deux dents couronnées solidarisées supportant une prothèse amovible partielle par le moyen de couronnes télescopes (9,8 ans).

Les auteurs en concluent que, dans les limites de cette étude, ils considèrent que les reconstitutions corono-radiculaires constituent une solution thérapeutique permettant une durée de survie acceptable. Ils relèvent que les reconstitutions à l’aide de tenons de résines renforcées par des fibres ne bénéficient pas, à l’heure actuelle, de données scientifiques à long terme comparables. L’intérêt de cette étude repose aussi sur les variables concernant le type de dent et de restauration qu’elle supporte, qui pourra être un élément de pondération du choix clinique.


Note de la rédaction : En tant que praticien et enseignant, l’auteur de la présente analyse est surpris par la relative courte durée de survie, qui ne lui semble pas, subjectivement, correspondre à son expérience. Cependant, le biais pourrait être celui de l’indication d’une telle reconstitution dans l’Université concernée par l’étude, qui pourrait être réservée à des destructions importantes, ce que l’article ne mentionne pas expressément.

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